, Myriam Facchinetti

MER Français : vers plus de verticalité ?

En cette fin d’année scolaire, les enseignant·es de 1re, 2e, 5e et 6e années ont été convié·es à se former aux nouveaux MER (moyens d’enseignement romands) de français, qui entreront en vigueur à la prochaine rentrée.

L’année 2022-2023 a été riche en formations à multiples modules : Edascol et éducation numérique, pour ne citer qu’elles, ont occupé une majeure partie du temps consacré à la formation continue obligatoire. En cette fin d’année scolaire, les enseignant·es de 1re, 2e, 5e et 6e années ont été convié·es à se former aux nouveaux MER (moyens d’enseignement romands) de français, qui entreront en vigueur à la prochaine rentrée.

Nous avons donc été convoqué·es à la HEP à la Chaux-de-Fonds afin de découvrir comment utiliser les nouveaux moyens d’enseignement que nous utiliserons en aout prochain. Passé un petit moment d’incompréhension ( pour certain·es ) lors de la convocation qui nous demandait de faire des rocades avec nos collègues duettistes pour éviter sans doute de faire appel à des remplaçant·es externes ( Edascol a monopolisé pas mal de demi-journées de congé pour nos élèves … ), nous voilà à nouveau en formation, motivé·es comme toujours. Les animatrices sont enjouées et disponibles, la formation proposée est dynamique et attractive. Osons tout de même le dire d’emblée : la poudre n’a pas été ré- inventée … Les activités regroupées sous le clinquant nouveau portail PER-MER de la CIIP ( ah, vous non plus vous n’étiez pas au courant que le site PER allait disparaitre au 1er juillet 2023 ? ) sont des séquences connues, en tout cas dans les classes des degrés 1-2, où les moyens d’enseignement officiels ont longtemps fait défaut. Néanmoins, soulignons l’officialisation de ces séquences, ainsi que la volonté de les répertorier de manière claire et de les intégrer dans un processus vertical entre les cycles 1 et 2.

Quatre pièces de puzzle

La conception en forme de « puzzle », déjà visible dans « Dire-écrire-lire », a été reprise dans le nouveau moyen. Il s’articule donc en quatre axes : parcours, modules, activités ritualisées et projets à choix.

Les parcours développent, sur plusieurs semaines, les compétences de compréhension et de production de l’oral et de l’écrit.

Les modules permettent d’enseigner, tout au long de l’année, systématiquement et progressivement l’entrée dans l’écrit, la lecture ou encore le fonctionnement de la langue.

Les activités ritualisées donnent l’occasion de réinvestir et automatiser régulièrement les apprentissages dans un cadre sécurisant.

Les projets à choix se définissent par des événements (semaines de la lecture ou des médias par ex. ), la promotion de la lecture ( grâce à l’action de la Ribambelle ) et par des dispositifs didactiques et pédagogiques ( par ex. : atelier de philosophie ).

Interface numérique

C’est sous le portail numérique de la CIIP remis à jour que seront désormais répertoriés tous les moyens d’enseignement romands. Si le site joue encore de sa jeunesse et présente quelques incohérences de manipulation ( vous pourrez les découvrir par vous-mêmes ), voire des absences dans la barre de recherche, il a le mérite d’être aéré, imagé et bien structuré. Tout comme son grand frère mathématicien, le moyen de français pose la question du « numérique ultra-numérisé », entendez par là que le livre du maitre n’existe pas sous forme papier. En revanche, le matériel déposé dans les classes au mois d’avril est lui étoffé, clé en main et de très bonne qualité. On peut juste lui reprocher d’être parfois transparent, ce qui n’aide pas quand on fait un jeu et qu’on peut deviner en regardant à travers la carte à ne pas prendre à son adversaire …

Pédagogie plus verticale

Travaillant pour ma part dans une classe à quatre degrés au cycle 1, je me réjouis en cliquant sur le moyen de français du degré 5-6 de constater une régularité dans la mise en page et dans les axes utilisés. Cela peut présager positivement d’une pédagogie un peu plus verticale entre le cycle 1 et le cycle 2, tout en respectant les étapes du développement de l’élève. C’est une grande satisfaction : nous allons enfin, après plusieurs années d’errance, disposer d’un moyen d’enseignement du français conçu chez nous et pour nous et qui, à terme, concernera tous les cycles obligatoires. Magnifique victoire de l’École romande ! Et nos félicitations et remerciements à tous·tes les collègues syndiqué·es de Suisse romande qui ont œuvré et continueront de le faire pendant plusieurs années pour rendre cela possible !