, John Vuillaume

Effets du Covid long, à l'école aussi !

Cette année, les volées de 1ère année maturité gymnasiale connaissent des difficultés comportementales et scolaires plus marquées que d’habitude. Le constat est clair, les causes beaucoup moins.

 

Effets du Covid long, à l’école aussi !

 

Et si nous allions chercher du côté d’un parcours scolaire chahuté par les effets de la crise Covid ? Rien à signaler du côté des deuxièmes et troisièmes années du lycée, si ce n’est des lacunes de plus en plus accentuées au niveau de l’apprentissage des langues étrangères, ce qui n’est pas nouveau. L’acquisition d’une langue passe par beaucoup de vocabulaire et un peu de grammaire, compétences peu favorisées par l’utilisation à outrance d’outils numériques qui donnent parfois l’illusion de maîtriser une langue grâce à l’usage d’applications fort bien faites que l’on peut aisément installer sur nos smartphones. Nous ne pouvons pas tout mettre sur le dos de la crise Covid !

Mais y à regarder de plus près, nous observons que nos élèves de deuxième et troisième année ont vécu la parenthèse Covid en 10 et 11ème années HarmoS. Et aucune conséquence fâcheuse sur leur parcours au lycée n’est à déplorer. En ce qui concerne nos élèves de première année, c’est leur 9H qui a été fortement perturbée. L’année-charnière de notre cycle 3 rénové, avec plus de devoirs, un travail sous pression pour maintenir ses niveaux 2 et tenter d’en décrocher d’autres, cette année à la fois compliquée et déterminante a été tronquée dans plusieurs de ses dimensions chez nos tout jeunes lycéens. L’hypothèse selon laquelle ces élèves sont moins à l’aise au lycée parce qu’ils n’ont pas dû surmonter toutes les difficultés inhérentes à la 9H repose sur un peu de réflexion et beaucoup d’empirisme. Rien de scientifique, mais une très forte intuition : en matière de travail scolaire, il semblerait qu’il manque chez beaucoup d’entre eux le franchissement d’une étape.

Lors de la rentrée 2023, ce sont les anciens «8H covidés» qui useront pour la première fois leur fond de culotte sur les bancs du lycée. Espérons que les effets négatifs de la pause forcée Covid, avec l’absence d’un enseignement présentiel durant plusieurs mois, les prétériteront moins que leurs aînés d’une année !