, Myriam Facchinetti

Accueil parascolaire à Neuchâtel : tous et toutes ensemble !

L’accueil parascolaire dans notre canton est une priorité pour nos autorités et on s’en réjouit. Il subsiste malheureusement des lacunes dans notre système, lequel devrait pourtant mettre tous les parents et leur progéniture sur un pied d’égalité, de la manière la plus harmonieuse. possible.

L’accueil parascolaire est un enjeu majeur dans le canton de Neuchâtel, où de nombreux parents travaillent à plein temps. Les structures sont donc au centre d’une organisation qui doit concilier les besoins professionnels et financiers des parents, le bien-être des enfants, ainsi que les effectifs et les horaires scolaires. Cette gymnastique compliquée et parfois contraignante se chorégraphie chaque année, avec plus ou moins de facilité.

Même si les autorités compétentes ont la volonté d’être efficaces et compétitives, l’une des principales difficultés de notre canton réside dans l’insuffisance des places d’accueil parascolaire. La demande dépasse souvent l’offre, laissant de nombreux parents dans une situation délicate pour trouver une solution adaptée à leurs besoins. L’école est également tributaire, dans une moindre mesure, de l’efficacité et de la capacité des structures d’accueil: en voici un exemple concret.

Il s’agit d’un collège d’un grand centre scolaire du canton. Depuis plusieurs années, les classes de ce collège sont en baisse d’effectifs. Mais la volonté des autorités scolaires est de maintenir ces classes ouvertes. Il faut donc impérativement attirer de nouveaux élèves. Le collège dispose d’un accueil parascolaire sous-utilisé, dans des locaux trop grands pour le nombre des bénéficiaires. La solution est donc toute trouvée: il faut attirer de nouvelles familles en leur garantissant une place au parascolaire.

Évidemment, la perspective d’être soulagés de la pression de recherche de solution de garde pousse les parents (qui n’habitent pas tout près) à plébisciter ledit collège. L’école est ravie, les parents sont ravis. Reste le parascolaire qui lui, tire un peu la tronche…

En effet, la structure, qui va déménager dans des locaux plus exigus, n’aura plus la capacité d’accueillir tout ce nouveau petit monde… Un comble! Manque de coordination ou de communication? Impossible de connaitre le fin mot de l’histoire…

Il n’empêche que durant un an, le parascolaire tourne au-delà de ses capacités, obtenant des dérogations transitoires. Tout se passe plus ou moins bien.

Mais l’équilibre fragile qui maintient en place toute la structure parascolaire du collège vacille le jour où les parents inscrivent tout naturellement le petit frère ou la petite sœur dans ce collège (afin de centraliser les déplacements) pour la future rentrée.

Là, la réponse tombe comme un couperet: il y a de la place pour l’enfant actuellement accueilli, mais aucunement pour son frère ou sa sœur. Cela parait incroyable! Insistance des parents, mais rien n’y fait: l’accueil parascolaire va même jusqu’à proposer aux parents de laisser le pre- mier enfant dans la structure, mais d’inscrire le deuxième dans un autre collège, là où il y aura éventuellement de la place en parascolaire!

Parents en colère, école en péril si les effectifs baissent: on ne comprend plus rien, de quelque côté qu’on soit. La solution était pourtant simple: il suffisait de rester dans les vastes locaux et d’engager plus de personnel, puisque la demande est croissante.

Il semble que la coordination entre les différents acteurs impliqués dans l’accueil parascolaire du collège a été insuffisante. Les autorités locales, les établissements scolaires, les parents et les prestataires de services auraient dû collaborer de manière plus étroite pour relever les défis efficacement.

Cet exemple concret est somme toute assez représentatif des multiples difficultés qui entourent l’école et la garde des élèves.

À l’heure du projet MAÉ (1), on peut espérer plus de collaboration et d’écoute de la part tous les partenaires, afin que chacun·e puisse évoluer sereinement dans l’univers scolaire.

Les difficultés de l’accueil parascolaire dans le canton de Neuchâtel ne sont pas insurmontables, mais nécessitent une action concertée. Il est impératif que toutes les personnes et services impliqués travaillent ensemble pour surmonter les obstacles actuels. En investissant dans des infrastructures appropriées, en rendant les services plus abordables et en améliorant la qualité de l’encadrement, le canton pourra certainement assurer un accueil parascolaire de qualité, répondant aux besoins des familles et de l’école, tout en favorisant le développement harmonieux des enfants.

(1) MA journée à l’École